18 juillet 2011

"Sommet Extraordinaire" du 21 Juillet - 12:00 (GMT+2)

L'astrologie, comme toute discipline ésotérique, emploie activement le symbole. Le symbole constitue le langage du psychisme. C'est un peu un hasard si mon premier article dans ce blog (en fait, la première partie de l'article) ne parle pas d'astrologie, mais, si on veut, de symboles, c'est-à-dire, au plus près, des rapports sociaux. Symbole est un mot d'origine grecque dont l'étymologie se rapporte à l'idée de contrat. Les sociétés humaines se fondent sur des rapports contractuels. 

Le contrat social est un langage symbolique, qu'il n'est en réalité besoin de préciser par des mots que lorsqu'il est déjà rompu. Il en a été ainsi du civisme, qu'il a fallu redéfinir avec la révolution française. Nos aïeux ont conquis leur citoyenneté, ils l'ont, comme dit Nietzsche, arrachée à l'inertie en la pratiquant. Il nous a fallu quant à nous l'apprendre, mais en pratiquant de moins en moins le civisme, je sens que nos droits de citoyens, bien qu'inscrits dans la constitution française, nous échappent, dépouillés peu à peu de leur symbolique et donc de leur sens. Diamétralement, si nos droits nous échappent, c'est que nos libertés nous sont enlevées. Car si nous attachons si peu d'importance au civisme, combien moins encore nos gouvernants! Ils y gagnent le pouvoir et la liberté que nous y laissons. Voyons donc d'abord comment s'annonce par exemple le "sommet extraordinaire" des chefs d'état européens, avec un recul symbolique.
credit  C. Balbont
Symbole : Le sommet se déroulera Jeudi au siège de la Commission Européenne à Bruxelles, capitale de la Belgique, aujourd'hui symbole de division et de non-gouvernance, donc symbole tout trouvé de l'Europe actuelle puisque divisions et manque d'idées concernant une politique commune de gestion "de la crise" impliquent un éparpillement des décisions, ou des décisions qui en fin de compte ne profitent à personne, et surtout pas à la démocratie, à la société civile, à l'Europe des États.  

On a vu encore récemment comment les marchés pouvaient déterminer la politique intérieure (renflouement des banques, opacité et brouillage, agences de notation, PIGS, tentatives de révision des constitutions avec l'inclusion de clauses budgétaires…) mais on sait que les conseillers financiers actuels de l'Europe sont aussi les responsables de la crise économique (Rappelons qu'il n'y a pas de différence entre la crise "de la dette" et l'effondrement structurel de 2008, celle-là n'étant qu'une des répercussions actuelles de celui-ci, auquel on ne songe pas à remédier) et que les experts consultés aujourd'hui, tout aussi divisés, y ont contribué pour une grande part. Il y a là un manque singulier de sens : personne n'a l'information, les mesures sont aveugles. On ne peut donc plus qualifier de réalistes ou d'utopiques les propositions de tel ou tel parlementaire ou chef d’État. J'en conclus que tout est possible; donc que tout se jouera sur des idéologies périmées ou des intrigues individuelles, aux limites extrêmes de la légitimité représentative, car quand l'horizon est ouvert mais que le citoyen l'ignore, la politique politicienne consiste à le murer.
 
La Grèce, aujourd'hui rejetée même par le FMI (qui en a "marre", c'est sa moutza, son gritto silencioso à lui), est le berceau de la démocratie, du civisme et de la politique en général en Europe, de la philosophie et des autres sciences spéculatives et expérimentales, bref de toute la culture moderne. Grâce à elle, l'Europe est sortie du Moyen Age. On dit même que c'est Thalès qui a inventé le capitalisme (1)…  On n'imagine pas l'Europe sans la Grèce, pensons-nous ingénument? Erreur, nous répondent nos élus démocratiques renseignés, on n'imagine pas la Grèce sans l'Europe. Renversement de paradigme, rejet des idées des pères fondateurs (Déjà! L' Amérique a au moins eu la décence d'attendre quatre siècles avant de renier occasionnellement sa constitution, il a suffi d'une soixantaine d'années à l'Europe pour livrer nos états sans défense à la spéculation étrangère).

Incohérence, vues à court terme, divisions, éparpillement et incompétence seront donc au rendez-vous, il faudra se mettre à l'heure belge (12:00 GMT+2). Les idéaux humanistes, les idées en général, faute d'en avoir, seront remis à plus tard. L'urgence est de faire n'importe quoi, mais loin des regards. L'urgence est surtout de profiter de l'été, la majorité des européens étant en vacances, ce qui contraste un peu avec des réflexes d'ouverture et de participation telle la réaction de l'Islande face à sa propre crise (2). Symboles...

Dans de telles conditions, le moins qu'on pourrait attendre Jeudi d'une Europe existante, c'est un geste fort, un acte de souveraineté qui ravive toute cette symbolique bafouée à  sa source même, et évite une réaction en chaine  au sein de l'Union. Disons, par exemple, que l'Europe (si elle existe), prenne sur elle la dette des états et d'un même mouvement l'abolisse. Ainsi la mondialisation sera son problème et non plus celui des seuls états qui la composent à vrai dire hiérarchiquement. Un rôle à sa mesure. Lorsque l'unique tendance d'une puissance est d'affaiblir ses membres, on se demande d'abord si elle se dirige elle-même. 
 
Par la suite nous tenterons de voir à la lumière astrologique, cette fois, ce que ce Jeudi nous réserve, ou encore qui, des Etats ou des spéculateurs sur la dette, sont susceptibles d'en sortir entiers. 

Notes 

(1) Selon Aristote, Thalès "tira de ses observations astronomiques la conclusion que la prochaine récolte d'olives serait fort abondante; aussi alors qu'on était encore en hiver consacra-t-il le peu d'argent qu'il possédait à s'assurer la location de tous les pressoirs de Milet et de Chio, qu'il obtint à bas prix, n'ayant contre lui aucun enchérisseur. Quand l'occasion survint, une soudaine et forte demande se fit sur les pressoirs, etc." (Politique). Mais chacun sait que Thalès a tout inventé, puisqu'il est le premier présocratique!
 
(2) "Le Conseil Constitutionnel est désireux de s'assurer que le public est informé minute par minute du travail en cours. Il est possible de voir les développements dans le texte d'une proposition potentielle et de faire des commentaires. Par ailleurs, le Conseil constitutionnel a rendu possible pour le public d' envoyer des messages, et déjà de nombreux messages ont été transmis au Conseil. Tous les messages sont publiés sur le site Web du Conseil sous le nom de l'expéditeur (les messages anonymes ne sont pas acceptés) et le public peut lire et commenter chacune d'entre elles, ce qui a déjà créé une discussion animée sur le site.
Ainsi, le Conseil constitutionnel met en avant une communication ouverte avec la nation islandaise et donne au peuple la chance de participer à la formation d'une nouvelle Constitution de la République d'Islande. Les travaux du Conseil peuvent également être vu sur les grands médias de communication..." (Le conseil constitutionnel d'Islande). 

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